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Limiter les pertes de fourrages durant la récolte

La récolte d'un fourrage sec nécessite plusieurs interventions, qui cumuleront les risques de pertes, en quantité et qualité.

L’accumulation des interventions et des conditions météorologiques défavorables peuvent dégrader jusqu’à 20 % de la biomasse sur pieds.

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Qu’elles soient quantitatives ou qualitatives, les pertes sont inévitables lors de la récolte des fourrages. Mais selon Silvère Gelineau, ingénieur en productions fourragères chez Arvalis, elles peuvent être limitées. « Plus on vise un fourrage sec, plus il y aura d’interventions. Or, chaque opération augmente les pertes. »

Des dégâts à chaque étape

La première étape de récolte, la fauche, opère les premiers dégâts sur la biomasse. Les essais Arvalis ont montré qu’une faucheuse à plat est très peu agressive et limite les pertes (maximum 3 %). « Le conditionneur favorise le séchage, décrit Silvère Gelineau. Celui à rouleaux réduit les dégâts, jusqu’à 5 % de la biomasse sur pieds pour les légumineuses. »

En revanche, le conditionneur à fléaux peut être préjudiciable au fourrage, et provoquer jusqu’à 11 % de pertes de folioles sur les légumineuses. « Son action est beaucoup plus agressive. » Quelques ajustements peuvent être opérés : desserrer la tôle du conditionneur, ralentir la vitesse du rotor, et effacer le peigne pour une parcelle riche en légumineuses.

Intervenir le matin

Les pertes peuvent monter jusqu’à 20 % si une action de fauche « violente » s’ajoute à des conditions chaudes et sèches lors du fanage et de l’andainage. « Ces interventions peuvent révéler et accentuer l’agressivité du conditionneur », explique Silvère Gelineau.

La chaleur rend la biomasse très cassante, et des morceaux de folioles, piégés dans l’andain, peuvent alors être libérés. Une intervention matinale sera préférable, lorsque la nuit aura légèrement réhumidifié le fourrage (lire l’encadré ci-dessous). « Sur luzerne, un andainage l’après-midi peut engendrer 10 à 20 % de pertes sur un rendement de 3 tonnes de matière sèche par hectare, et jusqu’à – 1,8 % de matière azotée totale [MAT]. »

Réaliser l’andainage le matin, réduirait la perte de MAT de plus de la moitié. Arvalis chiffre les pertes d’une intervention l’après-midi entre 100 et 110 €/ha. « Ce sont principalement les feuilles qui sont écartées de la récolte, donc la partie la plus riche de la plante », appuie Silvère Gelineau. Par exemple, la feuille de luzerne contient 0,95 à 1 unité fourragère (UF), et de 25 à 28 % de MAT, tandis que sa tige se limite à 0,6 UF et 11 à 14 % de MAT.

« En plus de perdre en quantité, ce sont souvent les meilleurs kilos qui partent ! » Ces actions sont d’autant plus marquées sur des fourrages sensibles, riches en légumineuses et secs. D’autres facteurs peuvent affecter les fourrages, comme la presse à chambre fixe, qui occasionne légèrement plus de pertes que celles à chambre variable. « C’est un peu moins d’un pourcent de dégâts. » Les andaineurs à tapis semblent également moins agressifs pour la biomasse.

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